2015年7月22日

Un exemple de dégradation millérienne de Lacan

Dans la séance du 31 janvier 2001 de son cours L’Orientation lacanienne, Jacques-Alain Miller dit ceci :
(...) Je retrouve ça, que j’avais souligné, il n’y a pas longtemps, dans Encore, chapitre VIII, page 85, la phrase qui dit que « le réel ne saurait s’inscrire que d’une impasse de la formalisation ». Cela pourrait faire croire que l’on va ailleurs par là, que l’on sort par là du symbolique.
Mais, tel que je m’efforce de vous y amener pas à pas, cela veut dire tout autre chose. Dans cette définition-là du réel qui donnerait la clé de la fin de l’analyse, le symbolique domine, le réel entendu ainsi est conditionné par la mise en forme, par la formalisation de la signifiance, par la formalisation du rapport signifiant / signifié, et la formalisation algorithmique du signifiant et du signifié.
Est-ce que cela permet de dire que l’on accède au réel par cette voie ? Est-ce que ça ne serait pas plutôt le contraire ?
C’est là que l’on s’aperçoit que, dans Encore, dans le mouvement même où il définit le réel par l’impasse de la formalisation, Lacan dit que par là le réel accède au symbolique.
Il ne dit pas du tout que par la voie de l’impasse le symbolique accède au réel. Il dit bizarrement, parce que rien ne l’explique, que c’est bien plutôt par là que le réel accède au symbolique.
Vous le lirez, page 86 : « la trace de ces écrits, où saisir les limites, les points d’impasse, de sans issue, qui montrent le réel accédant au symbolique ».
Eh bien, ce n’est pas la même chose que de dire que ça montre le symbolique accédant au réel. C’est déjà impliquer que ça constitue en fait une réduction symbolisante du réel.

Au contraire, nous trouvons dans l’enregistrement de la séance du 20 mars 1973 du Séminaire Encore et dans la version Staferla du même Séminaire, Lacan dire ceci :
le réel ne saurait s’inscrire que d’une impasse de la formalisation. Et c’est en quoi j’ai cru pouvoir en dessiner le modèle de la formalisation mathématique, (...).
(...) ne peut-on pas dire que ce réseau si loin poussé de la logique mathématique, (...) ce qui s’énonce de cette formalisation si bien faite à ne se supporter que de l’écrit, soit quelque chose qui ne nous servirait, s’il le fallait, dans le procès analytique, que de ce que s’y désigne ça qui retient les corps invisiblement ?
Et s’il m’était permis d’en donner une image, je la prendrais aisément de ce qui, dans la nature, paraisse le plus s’en rapprocher, de ce qui fait que l’écrit exige en quelque sorte cette réduction aux dimensions deux de la surface, (...) c’est à savoir le travail de texte qui sort du ventre de l’araignée, la toile d’araignée fonction vraiment miraculeuse à voir en quelque sorte s’en supporter déjà en ce point opaque de cet étrange être, les paraîtres de la surface elle-même, celle qui pour nous permet le dessin de la trace de ces écrits qui sont, en fin, le seul point où nous trouvions saisissables ces limites, ces points d’impasse, de « sans-issue » qui le réel – le font entendre comme s’accèdant du symbolique à son point le plus extrême.

On voit bien : Jacques-Alain Miller fait dire à Lacan que le réel accéde au symbolique, tandis que, en fait, Lacan dit le contraire, c’est-à-dire, que c’est à partir du symbolique, par une impasse logique, qu’un accès serait frayé au point le plus extrême du réel.
L’image de la toile d’araignée nous suggère déjà la définition du symbolique en tant que trou, par rapport auquel le réel est à la fois ex-sistent et retenu dans le nouage borroméen.
Ce qui est pire, c’est que Jacques-Alain Miller énonce dans son cours de l’Orientation lacanienne des choses erronées sur Lacan à partir de ses transcriptions erronées du Séminaire. Par exemple, il dit dans son cours du 31 janvier 2001 que le réel dans le noeud borroméen n’est plus le réel dont il s’agit quand Lacan dit en 1966 : « a est de l’ordre du réel », mais un réel qui se trouve ravalé au point qu’il faut l’appeler « un faux réel » ! Bien évidemment, ce qui est faux, c’est sa lecture de Lacan !

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