Du a en superposition du réel, du
symbolique et de l’imaginaire.
Si nous essayons
de relire l’enseignement de Lacan dans son ensemble, nous pouvons y retrouver, dès
ses premiers moments, le a qui est à la fois de l’ordre du :
réel en tant que litter du « a letter, a litter » joycien (Le
séminaire sur « La Lettre volée », in
Écrits, p.25), c’est-à-dire, si on énumère des termes qu’emploie
Lacan, ordure, déchet, caput mortuum,
résidu, reste, etc., bref, quelque chose qui est perdu, rejeté (cf. Variante
de la cure type, in Écrits, p.360), ausgestoßen (cf. Réponse au commentaire de Jean Hyppolite,
in Écrits, p.388), retranché (ibid.) et forclos dans l’ex-sistence (Le séminaire sur « La Lettre volée », in Écrits, p.11) ;
symbolique en
tant que trou de « l’objet foncièrement perdu » (ibid., p.45) ou en tant que « trou que constitue un certain caput mortuum du signifiant » (ibid., p.50) ;
imaginaire en
tant que consistance de « l’image
du corps propre » (La chose freudienne, in Écrits, p.427).
Ainsi, nous avons
d’emblée, dès le départ de l’enseignement de Lacan, le a qui est à la fois réel,
symbolique et imaginaire comme nous le montre Lacan dans ses schémata du noeud
borroméen à trois, et non pas imaginaire aut
symbolique aut réel aut semblant successivement ou
alternativement dans de supposés paradigm
shifts chronologiques comme nous le suggère Jacques-Alain Miller.
Mais
demandons-nous comment on peut concevoir que le a soit à la fois réel,
symbolique et imaginaire ?
Une façon possible
en serait un recours au concept de superposition quantique. Dans la mécanique
quantique, une particule élémentaire peut avoir un état de superposition de différents
états quantiques. L’illustration la plus connue en est l’expérience de pensée
du chat de Schrödinger où un chat pourrait avoir un état de superposition
d’être vivant et d’être mort en fonction de l’état quantique d’un atome
radioactif qui peut tuer le chat par un certain dispositif quand il émet une
radioactivité. Ainsi on pourrait dire métaphoriquement que le a a un état de superposition des trois
ordres du réel, du symbolique et de l’imaginaire.
Et si on compare à
une particule élémentaire le a défini
par Lacan comme objet de la psychanalyse (Écrits, p.863) et dont il dit d’ailleurs dans la séance du 9 avril 1974 du
Séminaire XXI qu’il a inventé l’objet a,
on pourait dire que le a est la seule
réalité de la psychanalyse et que le noeud borroméen est l’objet a tel qu’il est considéré dans une string theory lacanienne.
Mais, d’une façon
plus naïve, on peut voir le a dans
une figure de Jésus Christ crucifié et ressuscité d’entre les morts, pour
autant que le a formalise notre
propre Dasein au sens heideggérien du
mot. Le corps du Christ fait consister le trou de ses plaies par où ex-siste le
réel du Nom-du-Père. Ainsi se nouent dans le Christ en tant que notre propre Dasein, les trois ordres de l’imaginaire,
du symbolique et du réel.
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