2019年3月4日

Quelques remarques sur le concept lacanien de la pulsation temporelle



Dans son Séminaire XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (janvier - juin 1964) et dans son écrit Position de l’inconscient (mars 1964), Lacan parle de la pulsation temporelle du trou de l’inconscient qui s’ouvre et se ferme. Ce trou est fait de la coupure inaugurale entre l’être (Seyn) et l’étant (Seiendes), c’est-à-dire ce que Heidegger appelle différence ontologique.

Nous l’appelons trou apophatico-ontologique, puisque dans l’ontologie dont il s’agit dans la psychanalyse, l’être est barré : être. Heidegger écrit : Sein ou Seyn


Je crois que c’est à partir de là que Lacan a inventé son mathème du sujet barré : $.

Les corrélations se posent :

la fermeture de l’inconscient l’aliénation le discours de l’université ;

l’ouverture de l’inconscient la séparation le discours de l’analyste.

Dans Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse et la Position de l’inconscient, Lacan nous présente une interprétation originale du cogito cartésien. Nous pourrions maintenant la lire à partir des quatre discours et de la topologie apophatico-ontologique du cross-cap.

Dans le mouvement logique du cogito (dubito) ergo sum, le dubito forclôt le signifiant maître S1 qui se situe dans la place de la vérité (jaune) dans le discours de l’université (la structure de l’aliénation), et par là est induit le « progrès » c’est-à-dire le mouvement contraire à la régression (cf. Radiophonie) du discours de l’université dans le discours de l’analyste (la structure de la séparation) où le signifiant maître S1 se situe, en tant que signifiant forclos (impossible) qui ne cesse pas de ne pas s’écrire, dans la place de la production (la place ex-sistente de l’être, la surface möbiusienne : rouge) tandis que le sujet $ émerge de la place de l’être dans la place de l’autre (le bord : vert). Et c’est par cette émergence du sujet $ en tant qu’ouverture du trou apophatico-ontologique (blanc) que s’achève le mouvement logique : ergo sum. Si Lacan appelle cartésien le sujet $, c’est dans la mesure où il se manifeste en tant que trou de ce sum dans la structure de la séparation.

Ce mouvement de progrès constitue la phase d’ouverture de la pulsation temporelle du trou apophatico-ontologique.

Alors, s’il y a le progrès, il y a la régression du discours de l’analyste (la structure de la séparation) au discours de l’université (la structure de l’aliénation). Et la régression constitue la phase de fermeture de la pulsation temporelle.

En effet, dans la structure de l’aliénation (le discours de l’université), le trou apophatico-ontologique est colmaté par le signifiant maître S1 dans la place de la vérité. Pour Descartes, ce S1 est la vérité métaphysique de la scolastique qu’il rejette par son doute méthodique.

Le mouvement de progrès est motivé par ce que Freud appelle Primärvorgang (processus primaire) ou Lustprinzip (nous préférons de l’appeler principe de la jouissance plutôt que principe du plaisir). Par là on veut faire le progrès développemental du plus-de-jouir prégénital dans la jouissance génitale, mais ce mouvement aboutit non pas à l’organisation génitale mais au trou ouvert du sujet $ dans la structure de la séparation (le discours de l’analyste) parce qu’il n’y a pas de rapport sexuel.

La formule lacanienne du « il n’y a pas de rapport sexuel » veut dire l’impossibilité de ce que Freud appelle organisation génitale, et cela parce que le phallus patriarchal Φ (le phallus de l’Urvater, celui du stade de maturation libidinale) ne cesse pas de ne pas s’écrire (impossible).

Cette ouverture du trou provoque l’angoisse qui est l’angoisse de castration dans les contextes freudiens, mais qui est en fait l’angoisse de la mort (l’angoisse thanatique).

Cette angoisse provoque le mouvement de régression de la structure de la séparation (le discours de l’analyste) à la structure de l’aliénation (le discours de l’université) où on peut jouir du plus-de-jouir prégénital dans l’objet a.

La pulsation temporelle du trou apophatico-ontologique qui s’ouvre (la séparation) et se ferme (l’aliénation) se répète jusqu’au moment de la fin de l’analyse où s’achève la jouissance de sublimation du désir dans l’ouverture du trou du sujet $ qui rejette de façon définitive le plus-de-jouir a.

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